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« Comme le Kébèk est beau À Saint-Armand-les-Vents
J'ai planté le printemps dans la terre noire de mes mots
Pour que la rose et le lys à jamais y fleurissent »

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Paroles : Raôul Duguay
Musique : Pierre Nadeau


Avec l'autorisation de Raôul Duguay
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La Seigneurie de Saint-Armand (1748-1763)



L’addition des territoires entiers des seigneuries de Boisfranc (E) au nord, de Lusignan (D) au centre, et de Beauvais (C) au sud, et d’une parcelle de Dagneau-Douville (37), donna naissance le 23 septembre 1748 à la nouvelle seigneurie de Saint-Arman (EDC). Ces trois territoires avaient été remis au Domaine royal en mai 1741.

Elle fut octroyée par le comte Rolland M. Barrin et François Bigot, gouverneur et intendant du Québec.

Cette seigneurie reconstituée fut cédée le 23 septembre 1748 à M. Nicolas-René Levasseur. Ce sieur, né à Dunkerque en France le 16 février 1707, décéda à Aubagne également en France, le 2 août 1784. Il exerça en Nouvelle-France le métier de constructeur de bateau pour le compte du Roi.

À son arrivée au Canada, on lui confia la direction du chantier naval de Québec et on l’appointa inspecteur des bois et forêts, occupation complémentaire à son métier de constructeur de navire. C’est dans l’exercice de cette fonction qu’il prospecta les forêts de la région du Lac Champlain, en quête des bois nécessaires à la construction de navires faisant généralement de 500 à 700 tonneaux.

Vers 1749, il construisit un moulin à scie au pied de la première chute de la rivière Missisquoi à Swanton. Il y débitait les poutres extraites des forêts environnantes et les expédiait par flottaison à ses chantiers de Québec.

Cette seigneurie fut l’un des trois domaines seigneuriaux, avec ceux de Lacolle (Q) et de Foucault (I), qui eurent à subir d’importantes amputations lors de l’Indépendance des Etats-Unis.

La superficie de la seigneurie de Saint-Armand (EDC) fut alors réduite à environ un quart de ses dimensions d’origine, abandonnant à l’État du Vermont quatre lieues et demie au sud du 45e parallèle sur les six qu’elle détenait précédemment.

Bien qu’elles proviennent de l’addition des seigneuries de Boisfranc (E, de Lusignan (D), de Beauvais (C) et d’une partie de Dagneau-Douville (37), les données topographiques de la seigneurie de Saint-Armand (EDC) débordent les limites qui leur avaient été consignées antérieurement.

On ajouta à la nouvelle seigneurie une lieue sur le côté sud pour former un territoire de six lieues de façade par six lieues de profondeur. Ses limites se terminaient là où étaient les bornes de l’éphémère seigneurie de Boisfranc (E), soit à une lieue et demie en haut de l’embouchure de la Rivière-aux-Brochets.

Au sud, on retrouvait la ligne nordique de la seigneurie voisine de Dagneau-Douville (37). À l’est, on repérait des terres non concédées, les futurs Townships de Sutton. Les rives de la Baie Missisquoi et du Lac Champlain bordaient le côté ouest. Elle côtoyait également les frontières des seigneuries de Sabrevois (G) et Noyan (H).

En réponse à sa demande initiale de concession présentée par le sieur Levasseur, une décision favorable signée par le comte de la Galissonière et François Bigot, respectivement commandant général et intendant de la Nouvelle-France, confirma la supplique en ces termes :

« Suite à la pétition présentée à nous par le sieur Nicolas-René Levasseur, constructeur de bateaux dans cette colonie, priant qu’il sera satisfait d’être agréé propriétaire d’une superficie de terre de six lieues de façade le long de la rivière Missiskouy, au Lac Champlain, par trois lieues de profondeur sur chaque côté de celle-ci, lesquelles six lieues de façade à être prises à une distance de trois lieues en remontant.

« Lui sont également accordés les droits de haute, moyenne et basse justice, et les droits de pêche, de chasse et de commerce avec les Indiens sur toute la seigneurie. Il devra toutefois réserver à Sa Majesté le bois de chêne pour la construction des bateaux et devra signaler au Roi les mines et minéraux trouvés sur sa propriété, l’obligation de lui remettre tous les terrains jugés nécessaires à la construction de forts, batteries, places d’armes, magasins et ouvrages publics ainsi que le bois de chauffage pour la garnison des forts, sans être tenu à aucun dédommagement. »

On constate également qu’elle arborait une nouvelle façade de six lieues avec regard sur le lac : « Desdites lieues de façade à prendre à huit arpents au-dessous de la première chute qui se trouve à trois lieues dans la profondeur de ladite rivière en remontant cette même rivière Missiskoui. »

La défaite militaire de Québec mit forcément un terme à la construction de bateaux en Nouvelle-France. Lorsque la colonie fut conquise en 1760, le nom de Levasseur, maître constructeur, apparut sur la liste des passagers retournant en France.

En 1763, Levasseur liquida finalement son aventure en terres d’Amérique et céda les titres de sa seigneurie de Saint-Armand (EDC).

Source : Philippe Fournier, Les Seigneuries du Lac Champlain, p. 84-86. Reproduit avec la permission de l'auteur.
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