Le village des télétravailleurs est une expérience française que nous suivons avec grand intérêt. Ça se passe dans l'Orne, au pays Mêlois et au pays d'Essay, à moins de deux heures à l'ouest de Paris. L'idée n'est pas bête : ces deux communes sont en train de mettre en place une structure d'accueil pour attirer à la campagne des travailleurs du secteur de l'Internet, des arts graphiques et d'autres activités connexes, de « regrouper des compétences complémentaires entre elles dans un même lieu pour favoriser l'entraide et "l'effet réseau". » Un site Internet en fait la promotion :
Zevillage.net.
Dans le cadre de ce projet,
Adverbe organisait une
conférence le 30 novembre 2004 sur le thème
Télétravail et développement rural à Alençon (préfecture de l'Orne) dans les murs du Conseil général (l'administration départementale). Le
Compte-rendu de la conférence est maintenant en ligne.
« Le monde du travail ne peut plus faire l'économie d'une révolution parallèle dans l'organisation humaine du travail. Cette révolution touche la culture d'entreprise et sa conception du management: le travail en réseau définit des liens humains et hiérarchiques différents. Elle oblige à repenser la définition du travail: à le dissocier des notions de temps et de lieu pour le recentrer sur la tâche, son résultat et son produit. Elle contraint donc de considérer le travailleur différemment : comme un être autonome dans sa vie professionnelle comme dans sa vie privée, responsable de son temps et de son espace.
Elle entraîne un réaménagement du territoire, technique, bien sûr, mais surtout social. Un même territoire où se superposent et s'imbriquent les lieux de travail, de chalandise et de vie. Cet aménagement est lié à des décisions politiques dont les élus locaux sont les acteurs déterminants : pour accueillir un télétravailleur, ils doivent avoir une vision globale des équipements techniques, immobiliers, commerciaux, de loisir et de culture de leur territoire. »